Mon covid

Versión española abajo
Si je m’étais vanté de ne pouvoir être contaminé, puisque je suivais toutes les règles requises de biosécurité, et quelques autres, je ne saurais pas où me mettre. Consolation : j’ai toujours dit qu’il n’y avait nulle part de risque 0 et que personne n’était à l’abri. Sans connaître la fin du film, je me propose d’en relater quotidiennement le déroulement.

Mardi 27/10

Je vais chercher Yeimi, ma compagne, qui arrive de Barranquilla. Nous avons été séparés 5 mois par le confinement et, si nous sommes enfin parvenus en septembre à passer un mois ensemble avec ses enfants, c’est la première fois qu’elle reprend le cycle de ses visites mensuelles : joie des retrouvailles.
C’est elle qui remarque que j’ai le corps chaud quand nous nous voyons. J’avais, par acquit de conscience, vérifié ma température le matin et n’y prête donc pas attention, mais elle insiste dans l’après-midi. Vérification : 38,5. Surprise, je n’ai jamais de température.
Sur le soir m’assaille une question : et si c’était le covid ? J’hésite et finis par le lui dire. Que faire ? Pas d’autres symptômes, si ce n’est un très léger mal de tête en cherchant bien. Nous évitons juste les contacts directs.

Mercredi 28/10

Le matin, la fièvre est tombée : fausse alerte. L’après-midi, elle remonte à 38,8. Je suis frappé par ce que je pense être une forte sensibilité aux mauvaises odeurs et un goût très désagréable sur le palais. Ce sont des symptômes inverses de ce que je lis sur le covid, mais ils touchent aux mêmes organes : je m’interroge. Devant la congestion nasale qui apparaît et ces symptômes curieux, je fais venir Yeimi et lui explique que je vais appeler la ligne d’urgence covid.
Celle-ci ne s’aventure pas à un diagnostic, mais l’oracle tombe : 14 jours d’isolement, masque pour tous les deux dans la maison, tout séparer (couverts, linge, lit…), etc. Il m’annonce aussi un test sous 3 à 4 jours.
Nous avons la chance de pouvoir faire chambre et bain séparés (comment font les familles qui vivent à 4 dans une seule pièce ?), mangerons aux deux bouts de la table et nous relaierons dans la cuisine avec d’infinies précautions.

Jeudi 29/10

Ma température a baissé dans la nuit et ne remonte qu’à 38 l’après-midi : tout va bien.
Mais je comprends que les mauvaises odeurs et le goût infect qui me gênent sont en réalité ceux de mes propres sécrétions rhinopharyngées. Je n’ai pas grand appétit, mais fais l’effort de manger.
Le médecin de l’Hôpital digital de l’Université de Antioquia me rappelle pour contrôle et demande un test à Salud Total (Santé totale), mon EPS[1]. Il devrait être fait sous 2 jours.

Vendredi 30/10

La nuit, je suis pris en quelques minutes de nausées et d’un vomissement aussi violent que vain. En revanche, il est suivi de fortes et brusques diarrhées qui m’amènent à plusieurs reprises aux toilettes durant 2 heures. Je me dis que je n’ai plus besoin de test.
Mais dans la journée je me sens bien et la fièvre est retombée.
Je tiens la promesse faite à Yeimi : je lui fais des lasagnes.

Samedi 31/10

Le matin, je fais remarquer à Yeimi que je suis en forme. L’épisode gastrique serait-il une pure coïncidence ? Mais l’après-midi, la fièvre revient : 38,2. Et le soir la congestion nasale devient désagréable. Les yeux me piquent. Je suis très partiellement la recommandation du médecin (puisque ce n’est qu’un traitement symptomatique) : 2 paracétamol toutes les 8 heures, et surtout pour une douleur dentaire qui ne me lâche pas depuis 15 jours et dont je peut-être devoir annuler le traitement. Mais je suis rigoureusement le remède quotidien de Yeimi (citronnade chaude agrémentée d’anis étoilé), que le même toubib m’a engagé à poursuivre.
Je n’ai pas arrêté de travailler et j’ai pu finir dans les temps deux articles sur la Comuna 13 : celui des Carnets, et un pour Wikipédia en français sur la Guerre urbaine dans la Comuna 13 de Medellín (2001-2003).
Les questions m’assaillent. Où ai-je ramassé le virus, quand ai-je, consciemment ou pas, baissé la garde, quelle imprudence ai-je commise ? Quelle sera l’issue ? Je ne suis pas très inquiet pour moi, mais beaucoup pour Yeimi. Je ne me pardonnerais pas de l’avoir contaminée. Quelle malchance d’avoir découvert cette infection juste à son arrivée ! Pour l’instant, elle va bien.

Dimanche 01/11

La fièvre est très stable depuis hier après-midi, autour de 38,2, et ma digestion est encore un peu chahutée. Symptômes à l’identique. J’ai parfois des suées, parfois des sensations de froid sans raison.
Je ne suis plus rappelé que par un automate qui, quand il marche, ne me pose pas les bonnes questions. Aucune nouvelle du test, qui ne servira plus à grand-chose.
Aujourd’hui, c’est Yeimi qui cuisine : frijoles con codillos (haricots rouges aux pieds de cochon : recette de la Côte et espagnol de la Côte[2]…).

Lundi 02/11

Les symptômes sont un peu plus lourds, mais ça va. Température toujours stable.
J’avais fait, en avril je crois, un quizz sur mes probabilités personnelles face au covid. Mon risque de l’attraper était de 0,1 % par jour, et mon risque d’y rester dans ce cas de 14,8 % : une chance sur 6. La roulette russe à un coup. Cela n’a pas dû changer. En revanche, je n’ai pas acté que le risque de contamination a probablement été multiplié par 10 ou par 20 avec la levée de la plupart des contraintes et le recul des mesures barrières. Et 1 % par jour pendant un mois…
Cet après-midi, nous avons pu passer une heure d’isolement dans la verdure de ma quebrada[3], à distance de tous, à distance entre nous, et sans quitter les masques. Une heure que je fais habituellement en 40 min, mais tout de même : air frais et soleil.

Mercredi 04/11

État des symptômes à J+7 : mal de crâne léger, mais fort dès que je me touche la tête, congestion nasale irrégulière, poitrine chaude et sensible, essoufflement rapide, toux plus sèche, douleurs récurrentes à gauche du visage (gorge, oreille et œil), odeur et goût âcres persistants. La température continue à varier de façon erratique de 37,3 à 38,8, avec une tendance stable autour de 37,9. Donc : ça va plutôt bien. Je n’en tire aucune conclusion, sachant que cela peut partir à la dérive à tout moment, comme se stabiliser.
Je suis par moments avec angoisse la soirée électorale américaine sur CNN (Le Monde avait mis longtemps à voir venir la victoire de Trump en 2016). Je crois revivre le cauchemar d’il y a 4 ans. Mais à 4 h du matin, le Wisconsin bascule. Petit espoir.

Jeudi 05/11

Yeimi est repartie à l’aube pour Barranquilla. Triste, mais soulagé : elle n’a présenté aucun symptôme. L’essentiel est sauf. Elle continuera tout de même à vivre en semi-isolement là-bas pour le cas où elle soit porteuse asymptomatique.
Ma toux a séché, et j’ai depuis hier des crampes intestinales légères. Je me mets aux yaourts — enfin au koumis, ici les yaourts sont bourrés de colorants. Pas d’autre changement.
Revu Volpone sur YouTube, avec Harry Baur — sublime —, Louis Jouvet — génial — et Charles Dullin — prodigieux.

Vendredi 06/11

Je me réveille en forme et ma température est stable à 37,8 depuis hier, bien que j'aie arrêté de prendre du paracétamol il y a deux jours. La seule ombre au tableau est que ma toux est plus forte. Les autres symptômes subsistent, mais régressent. Quelques vertiges, dus à la maladie de Menière, pas au covid.
De plus, je suis à j+10 depuis les premiers symptômes : je ne suis plus contagieux à partir d'aujourd'hui. Bien entendu, je respecterai l'isolement requis, jusqu'à lundi.
Le test que j'attends toujours ne servira donc à rien. Il n'aura aucune signification. Tout le monde aura perdu du temps qui aurait pu servir à combattre le virus.

Samedi 07/11

La fièvre est tombée et les symptômes continuent à reculer. Mais bizarrement, j’éternue beaucoup.
Les questions restent. Comment me suis-je contaminé ? Entre le 15 et le 25/10, j’ai retracé 49 lieux fermés de contamination possible (transports, commerces, quelques restaurants, l’hôtel de Cañasgordas, établissements de santé, et l'endroit aujourd'hui le plus dangereux de la planète : les toilettes), donc sans compter les rues. Trois ou quatre cas où le respect des distances et des masques était moyen tiennent la corde. Motif principal : le respect humain, une politesse mal placée qui m’a dissuadé de mettre les points sur les i. Je sais le faire devant un inconnu, plus difficilement face à un interlocuteur. Grosse erreur, même si rien ne prouve que ce soit l’un d’eux qui m’ait contaminé.
D’autres encore : maintenant, quelles suites ? Suis-je immunisé ? Des séquelles vont-elles apparaître ?
Joe Biden a gagné, sur le fil. Forcément : il n'a que 7 millions de voix d'avance.

Dimanche 08/11

Tout semble aller bien, si ce n'est que les accès de coryza et les symptômes de rhinite se développent.
Une question encore : pourquoi, classé à risque, ai-je si bien résisté ? Plusieurs facteurs ont pu jouer, mais l'un d'eux est-il déterminant, ou est-ce leur cocktail qui est bénéfique :
- Les scientifiques découvrent que l’hypertension seule est un moindre facteur de risque qu’on le croyait ;
- « Je ne fais pas mon âge ». Ne serait-ce pas qu’une apparence : une vie saine aurait-elle conformé mes cellules à cette apparence ?
- Je veux croire que mes marches depuis 8 mois dans la Comuna 13 et la Cordillère centrale (de 1 à 8 heures, 2 à 3 fois par semaine) ont rempli leur mission : compléter les mesures barrières en préparant poumons et cœur à faire front ;
- Ont-elle eu un effet de bord imprévu : celui de la vitamine D, dont ces cures de soleil ont favorisé la fixation ?
- Un facteur génétique a aussi pu jouer : l'absence (supposée) de gènes de fragilité (tels qu'un reliquat de gènes néandertaliens) ;
- Enfin, les groupes O et O+ sont moins sensibles au virus du covid (contrairement au A, particulièrement vulnérable).
Et puis… j’ai eu beaucoup de chance. Des invincibles de 25 ans y ont laissé leur peau…

Lundi 09/11

Dernier jour de quarantaine. L’heure du bilan.
Je comprends un peu mieux pourquoi nous perdons la partie contre le virus. Outre l’inconscience collective, c’est contre le temps que nous perdons. Pour moi, en prenant la date médiane de contamination probable comme référence, il s’est passé 6 jours pour que je présente les premiers symptômes, 7 jours pour qu’on demande de m’isoler (sans qu’on me pose la moindre question pour savoir si j’étais à même de le faire), 15 jours pour que Bureaucratie totale autorise le test, 20 jours sans jamais être testé… si jamais je le suis un jour, jamais on n’a cherché à avoir la liste de mes contacts pour les isoler. Une personne sur deux étant en ordre de grandeur asymptomatique, même si les tests étaient faits et traités au plus vite, la moitié des cas passerait sous les radars. La seule façon de lutter contre le SARS-COV-2 est d’anticiper, selon les projections, en imposant autoritairement les mesures-barrières et en sanctionnant sévèrement leur non-respect. La Corée, Singapour, Taiwan, le Vietnam ont gagné : pourquoi pas nous ? Liberté ? La première des libertés est de vivre. Les libertés ont été mille fois plus malmenées par les échecs des politiques suivies en Europe et dans les Amériques qu’elles ne l’auraient été par des mesures de dictature sanitaire prises à temps.
Dans mon cas personnel, seules 2 choses ont servi : me demander de m’isoler, y compris de ma compagne (et encore : parce que nous le pouvions !) ; et me donner un numéro d’urgence à rappeler en cas d’aggravation. Point barre.

Versión española

Mi covid

Si hubiera dicho de que no podía estar contaminado, ya que seguía todas las reglas de bioseguridad requeridas, y algunas otras, no sabría dónde meterme. Consuelo: siempre dije que no existía el riesgo 0 y que nadie estaba a salvo. Sin saber el final de la película, me propongo informar diariamente sobre su progreso.

Martes 27/10

Voy a buscar a Yeimi, mi pareja, quien llega de Barranquilla. Fuimos separados durante 5 meses por la cuarentena y, aunque finalmente conseguimos pasar un mes juntos con sus hijos en septiembre, es la primera vez que reanuda el ciclo de sus visitas mensuales: alegría del reencuentro.
Ella nota que tengo el cuerpo caliente cuando nos reunimos. Había comprobado mi temperatura por la mañana para mayor tranquilidad, así que no le presté atención, pero ella insiste por la tarde. Comprobación: 38,5. Sorpresa, nunca tengo temperatura.
Por la noche me asalta una pregunta: ¿y si fuera el covid? Vacilo y finalmente se lo digo. ¿Qué tiene que hacer? No hay otros síntomas, excepto un muy ligero dolor de cabeza al buscarlo. Sólo evitamos el contacto directo.

Miércoles, 28/10

Por la mañana, la fiebre se desató: falsa alarma. Por la tarde, sube a 38,8. Me llama la atención lo que creo que es una fuerte sensibilidad a los malos olores y un sabor muy desagradable en el paladar. Son los síntomas opuestos a los que leí en el covid, pero afectan a los mismos órganos: me pregunto. Ante la congestión nasal que aparece y estos curiosos síntomas, llamo a Yeimi y le explico que voy a llamar a la línea de emergencia de Covid.
Ésta no aventura ningún diagnóstico, pero cae el oráculo: 14 días de aislamiento, máscaras para los dos en la casa, todo separado (cubiertos, toallas, cama...), etc. También anuncia una prueba dentro de 3 o 4 días.
Tenemos la suerte de poder tener un dormitorio y un baño separados (¿cómo hacen las familias que viven en una sola habitación con 4 personas?), comeremos en ambos extremos de la mesa y nos turnaremos en la cocina con infinitas precauciones.

Jueves 29/10

Mi temperatura bajó durante la noche y sólo subió a 38 por la tarde: todo está bien.
Pero entiendo que los "malos olores" y el mal sabor que me molestan son en realidad los de mis secreciones rinofaríngeo. No tengo mucho apetito, pero hago el esfuerzo de comer.
El médico del Hospital Digital de la Universidad de Antioquia me llama para un chequeo y pide una prueba a Salud Total, mi EPS[4]. Debe hacerse en un plazo de 2 días.

Viernes 30/10

Por la noche, me atrapan en unos minutos náuseas y un vómito tan violento como vano. Sin embargo, le sigue una fuerte y repentina diarrea que me lleva al baño varias veces durante 2 horas. Me digo a mí mismo que ya no necesito un examen. Pero durante el día me siento bien y la fiebre ha bajado.
Mantengo la promesa que le hice a Yeimi: le hago lasaña.

Sábado 31/10

Por la mañana, le señalo a Yeimi que estoy en buena forma. ¿Podría ser el episodio gástrico una mera coincidencia? Pero por la tarde, la fiebre vuelve: 38,2. Y por la noche la congestión nasal se vuelve desagradable. Me pican los ojos. Sigo muy parcialmente (ya que sólo es un tratamiento sintomático) la recomendación del médico: 2 paracetamol cada 8 horas, y sobre todo para un dolor dental que no me ha dejado en 15 días y para el que tal vez tenga que cancelar el tratamiento. Pero sigo rigurosamente el remedio diario de Yeimi (limonada caliente con anís estrellado), que el mismo doctor me recomendó a continuar.
No dejé de trabajar y pude terminar dos artículos sobre la Comuna 13: el de este Diario, y uno para Wikipedia en francés sobre la Guerra urbana en la Comuna 13 de Medellín (2001-2003).
Las preguntas me asaltan. ¿Dónde recogí el virus, cuándo bajé la guardia consciente o inconscientemente, qué imprudencia cometí? ¿Cuál será el resultado? No estoy preocupado por mí, pero estoy muy preocupado por Yeimi. Nunca me perdonaría por haberla infectado. ¡Qué desafortunado es haber descubierto esta infección justo cuando llegó! Hasta ahora, está bien.

Domingo 01/11

La fiebre es muy estable desde ayer por la tarde, alrededor de 38,2, y mi digestión es todavía un poco agitada. Los síntomas son idénticos. A veces sudo, a veces siento frío sin razón.
Sólo me llama un autómata que, cuando funciona, no me hace las preguntas correctas. No hay noticias de la prueba, que ya no será de mucha utilidad.
Hoy quien cocina es Yeimi: frijoles con codillos (receta de la Costa y español de la Costa[5].

Lunes 02/11

Los síntomas son un poco peores, pero estoy bien. La temperatura sigue siendo estable.
Había hecho, creo que era en abril, un quizz sobre mis probabilidades personales frente al covid. Mi riesgo de atraparlo era del 0,1% por día, y mi riesgo de quedarme en el sitio en este caso era del 14,8%: una oportunidad entre 6. Ruleta rusa con un solo tiro. Supongo que eso no ha cambiado. Sólo no he observado que el riesgo de contaminación haya aumentado probablemente diez o veinte veces con la eliminación de la mayoría de las limitaciones y el declive de las medidas de bioseguridad. Y un 1% por día durante un mes...
Esta tarde pudimos pasar una hora de aislamiento en la vegetación de mi quebrada[6], a distancia de todos, a distancia uno del otro, y sin dejar las máscaras. Una hora que suelo hacer en 45 minutos, pero aun así: aire fresco y sol.

Miércoles 04/11

Síntomas en D+7: dolor de cabeza leve, pero fuerte en cuanto me toco la cabeza, congestión nasal irregular, pecho caliente y sensible, falta de aliento rápida, tos más seca, dolor recurrente en el lado izquierdo de la cara (garganta, oído y ojo), olor y sabor asquerosos persistentes. La temperatura sigue variando erráticamente de 37,3 a 38,8, con una tendencia estable alrededor de 37,9. Así que: va bastante bien. No saco ninguna conclusión de esto, sabiendo que puede ir a la deriva en cualquier momento, como estabilizarse.
A ratos, sigo con ansiedad la noche de las elecciones estadounidenses en la CNN (Le Monde tardó mucho tiempo en ver la victoria de Trump en 2016). Tengo la impresión de revivir la pesadilla de hace 4 años. Pero a las 4 de la mañana, Wisconsin dase vuelta. Pequeña esperanza.

Jueves 05/11

Yeimi regresó al amanecer a Barranquilla. Triste, pero aliviado: no mostró ningún síntoma. Lo principal es que esté a salvo. Seguirá viviendo en semi-aislamiento allí en caso de que sea una portadora asintomática.
Mi tos se ha secado, y desde ayer tengo leves calambres intestinales. Empiezo con los yogures... bueno, con kumis, acá los yogures son llenos de colorantes. No hay otros cambios.
Vi Volpone en YouTube de nuevo, con Harry Baur -sublime-, Louis Jouvet -genial- y Charles Dullin -prodigioso.

Viernes 06/11

Me despierto en buena forma y mi temperatura es estable en 37,8 desde ayer, aunque dejé de tomar paracetamol hace 2 días. La única sombra es que mi tos es más fuerte. Los otros síntomas permanecen, pero están retrocediendo. Algunos vértigos, pero esto se debe a la enfermedad de Menière, no al covid.
Además, pasaron 10 días después de que aparecieran los primeros síntomas: ya no soy contagioso a partir de hoy. Por supuesto, respetaré el aislamiento que se me pide, hasta el lunes.
Así que la prueba que sigo esperando ya no servirá de nada. No tendrá ningún significado. Todos habrán perdido el tiempo que pudiera servir en luchar contra el virus.

Sábado 07/11

La fiebre ha bajado y los síntomas siguen disminuyendo. Pero extrañamente, estornudo mucho.
Las preguntas permanecen. ¿Cómo me infecté? Entre el 15 y el 25/10, he rastreado 49 lugares cerrados de posible contaminación (transportes, tiendas, algunos restaurantes, el hotel de Cañasgordas, establecimientos de salud, y el lugar hoy en día más peligroso del planeta: el baño), así que sin contar las calles. Tres o cuatro casos, en los que el respeto de distancias y tapabocas fue mediano, tienen la sartén por el mango. La razón principal: el respeto humano, una cortesía fuera de lugar que me desalentó a poner los puntos sobre las íes. Sé hacerlo frente a un extraño, más difícil cuando se está frente a un interlocutor. Gran error, aunque nada prueba que fue uno de ellos quien me contaminó.
Otras todavía... ¿Qué sigue? ¿Soy inmune? ¿Habrá secuelas y qué?
Joe Biden ganó, por muy poco. Por supuesto : sólo tiene cuatro millones de votos de ventaja.

Domingo 08/11

Todo está bien... por el covid. Por otro lado, se confirman los ataques de coriza y todos los síntomas de la rinitis. ¡Maldita sea! Me las arreglé para recoger esto protegido como la corona de Inglaterra...
Una pregunta más: ¿por qué, clasificado como en riesgo, me resistí tan bien? En primer lugar, si "no parezco de mi edad", tal vez no es sólo una apariencia: ¿una vida sana habría conformado mis células a esta apariencia? En segundo lugar, los científicos están descubriendo que la presión alta por sí sola es un factor de riesgo menor de lo que se pensaba. En fin, quiero creer que mis caminatas en los últimos 8 meses en la Comuna 13 y en la Cordillera Central (1 a 8 horas, 2 a 3 veces por semana) cumplieron su misión: completar las medidas de bioseguridad preparando mis pulmones y mi corazón para hacer frente. Con un efecto secundario imprevisto: la vitamina D que estos curas solares han ayudado a fijar.
Además... tuve mucha suerte. Invencibles de 25 años terminaron muertos...

Lunes 09/11

Último día de cuarentena. Hora de un balance.
Entiendo un poco mejor por qué estamos perdiendo el juego contra el virus. Además de la falta de consciencia colectiva, es contra el tiempo que estamos perdiendo. En mi caso, tomando como referencia la fecha media de la probable contaminación, he tardado 6 días en presentar los primeros síntomas, 7 días para que me pidan que me aislaran (sin preguntarme si estaba posible), 15 días para que Burocracia Total autorizara la prueba, 20 días... sin haberme hecho nunca la prueba... Nadie tampoco ha intentado conseguir la lista de mis contactos para aislarlos. Una de cada dos personas siendo asintomática, aunque las pruebas se hicieran y se trataran lo más rápidamente posible, la mitad de los casos pasarían desapercibidos. La única manera de combatir el SARS-COV-2 es anticiparse, según las proyecciones, imponiendo con autoridad medidas de bioseguridad y sancionando severamente el incumplimiento. Corea, Singapur, Taiwán, Vietnam han ganado: ¿por qué nosotros no? ¿Libertad? La primera libertad es vivir. Las libertades han sido mil veces más dañadas por los fracasos de las políticas en Europa y Américas de lo que lo habrían sido por las medidas de la dictadura sanitaria tomadas a tiempo.
En mi caso personal, sólo dos cosas me ayudaron: pedirme que me aislara, incluso de mi pareja (y ¡porque podíamos!); y darme un número de emergencia al que llamar en caso de agravio. Punto.

Notes

[1] En Colombie, la santé est aux mains d’Entidades promotoras de salud (EPS, Entités de promotion de la santé), sociétés privées qui gèrent les affiliés et font principalement de l’aiguillage et des soins basiques, sous-traitant tout le reste à des Instituciones prestadoras de servicios (IPS, Institutions prestatrices de services).

[2] En Espagne, codillo signifie « coude » ou « épaule », sur la côte caraïbe, « pied de porc » (‘‘mano de cerdo’‘ en Espagne). Ici, le boucher ne la comprenait pas, à Medellín on dit pezuña : « sabot ».

[3] Dans les Andes, ce nom n’est pas donné qu’aux gorges, mais à tout (lit de) torrent ou ruisseau.

[4] En Colombia, la salud es manejada por Entidades promotoras de salud (EPS), empresas privadas que administran los afiliados y proporcionan principalmente orientación y atención básica, subcontratando todo lo demás a Instituciones prestadoras de servicios (IPS).

[5] En la Costa caribe, codillo significa "pie de cerdo". En Medellín, el carnicero no la entendió, así que acá se dice pezuña.

[6] En los Andes, este nombre no se da sólo a desfiladeros, sino a cualquier (cauce de) torrente o arroyo.

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