Apelo

Première voix
Pardonne-moi si je suis cruelle,
c’est le temps qui est infidèle,
le combattre serait futile.
Les soleils fous, je les rêve d’un autre,
vivre cet amour et le nôtre
est devenu si fragile.

Jamais, on a laissé ce langage,
toujours, aux liens du mariage ;
l’éternel ignore l’humain.
Du bonheur s’estompe la caresse ;
veux-tu le vivre sans tristesse
et qu’on quitte ce jardin.

Deuxième voix
Si le couchant au lointain s’efface,
si du désir se perd la trace,
que de l’amour casse la fibre ;
si pour toi c’est un poids d’être proche,
pourquoi t’en faire le reproche ?
Je te préfère loin et libre.

Des couleurs je perds jusqu’à l’arpège,
des parfums fane le manège ;
seul un silence profond
m’attache à la vie et à ses charmes ;
aide-moi à sécher les larmes
qui coulent de ma chanson…
M’attache à la vie et à ses charmes ;
aide-moi à sécher les larmes
qui coulent de ma chanson.

Première voix (parlée)
Est-ce que ce sera toujours ainsi ?
Être ensemble, et puis se séparer,
est-ce que ce sera toujours bouffé
par le temps, la vie, la distance ?
Un jour, un homme dira à une femme :
– Je te sens loin, et je suis triste,
car je t’aime et je te sens loin.
Veux-tu que nous nous séparions
ensemble ?
Une femme, un jour, répondra :
Seconde voix (parlée)
C’est vrai, je ne sens plus aussi fort
la passion qu’on vivait ensemble.
Tu m’aimes, je le sais, je te fais mal
et je voudrais que tu l’acceptes.
Première voix (parlée)
Alors il dira dans un baiser :
– Je t’aime, pars, puisque je t’aime.

Ensemble (chanté)
Du bonheur s’estompe la caresse ;
veux-tu le vivre sans tristesse,
et qu’on quitte ce jardin.
Du bonheur s’estompe la caresse ;
veux-tu le vivre sans tristesse,
et qu’on quitte ce jardin.

Musique et paroles brésiliennes : Vinicius de Moraes
Texte français : Dominique Sarr
(Remarque : la version française prend le contre-pied des paroles admirables de Vinicius de Moraes…)
Bourg-en-Bresse, 03/07/1977

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.carnetsdexil.com?trackback/91

Fil des commentaires de ce billet