Carnets d'exil

Et le ruisseau s’en va au fleuve,
Au bout du fleuve, c’est l’océan,
L’océan meurt à l’horizon,
À l’horizon y a un bateau,
Le bateau fil’ vers un grand port,
Au bout du port il y a une route,
Au bout d’ la route y a un pays,
Et là, tu vois, tu y es presque…

Au bout du bout où allons-nous,
Que faisons-nous de bout en bout,
Que faisons-nous de notre temps ?
Tous ces instants mis bout à bout,
Tous ces instants à mett’ les bouts :
Ne sommes-nous que des passants ?

Dans ce pays il y a la pluie,
Au bout d’ la pluie il y a l’ beau temps,
Au bout du temps y a qu’ des questions,
Dans ces questions y a une chanson,
Dans cett’ chanson il y a toi,
Et avec toi, il y a l’amour,
Au bout d’ l’amour il y a la joie,
Au bout d’ la joie il y a la peine,

Au bout d’ la peine y a un matin
Et ce matin ouvre un chemin,
Tu suis l’ chemin : il y a un bois,
Au bout du bois il y a une rue,
Au bout d’ la rue y a une maison,
Dans cett’ maison y a un jardin,
Après c’ jardin y a un ruisseau,
Et là, tu vois, tu y es presque…

Recife, 13/04/2014