Cartagena de Indias

L´heure était douce pour la côte caraïbe. Sous le souffle de brise, c’est de la muraille de pierre coralienne que montait la chaleur épaisse. Ils y étaient assis, là, et regardaient la mer en silence. Les voix et la cumbia du Café del mar leur parvenaient étouffées.
« Que regardes-tu ? – Port-au-Prince, Santiago de Cuba, Santo Domingo… – Tu ne peux pas les voir ». Il sembla surpris, puis réfléchit. Elle n’avait pas tourné la tête. « Et pourtant, je les vois… » se dit-il en lui-même.
À leurs pieds, sur l’avenida Santander, passa une DeSoto, limousine blanche d’un mariage. Son ronronnement s’estompa et s’en fut se perdre vers Boca grande. Seule une voile ponctuait encore l’immensité.
« Tu lui en veux ? – Pourquoi lui en voudrais-je ? – Elle t’a fait du mal. » Il ne sut que répondre. Ses pensées se perdirent où se fondent les bleus du ciel et de la mer.
Il se tourna enfin vers elle. « C’est qu’elle souffrait, dit-il. Moi je ne veux plus souffrir. Pourquoi devrais-je me venger sur quelqu’un ? »

Cartagena de Indias

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