Deauville

C’était dans ses gênes : trimballer une élégance de prince dans ce monde de marlous.
Trois gestes, rapides, discrets : ses deux comparses rejoignaient leur poste en silence. Lui entrait dans le casino, passait prendre des jetons et se dirigeait vers la roulette. Il sentait la fraîcheur de l’automatique contre sa poitrine.
Face à lui, il y avait cette fille, en robe de soirée noire avec un collier de perles. Il la regardait sourire et poussait la pile sur le 17. Ils savaient qu’ils allaient se porter chance. Elle lui souriait encore, glissant des jetons à côté de sa pile. Le croupier remarquait l’échange de leurs regards, puis faisait tourner la roue. Dehors, des ombres furtives se mouvaient dans la nuit. Le voilier attendait sagement. Il ne se laisserait jamais plus enfermer.
– 17, rouge, impair et passe !

Il se réveilla en sursaut. 21 heures : ils pouvaient encore y être avant minuit. Vingt minutes plus tard, la vieille Buick s’engageait sur l’autoroute.
Ils allaient faire sauter la banque.

Deauville

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : http://www.carnetsdexil.com?trackback/14

Fil des commentaires de ce billet