Mon covid, saison 2

Résumé des épisodes précédents : le 27 octobre dans l'après-midi, je développe des symptômes à la fois assez proches et assez éloignés d’un gros rhume pour que j'appelle dès le lendemain la ligne d’urgence covid. Celle-ci me fait mettre immédiatement en quatorzaine et me suit durant cette période. Les symptômes ne sont pas très violents et régressent : le 9 novembre, à la fin de la quatorzaine, ils ont pratiquement disparu. Mais on ne m’a jamais fait le test PCR annoncé : il y a suspicion de covid-19, mais pas de certitude.

14 novembre

À défaut de PCR, bien qu’ayant personnellement peu de doutes, je voudrais en avoir le cœur net et vais faire un test d’anticorps. Ne serait-ce que pour savoir si je suis immunisé. Une heure plus tard, le résultat tombe : IgG négatif, IgM négatif. Ce n'est pas le covid ! Pour tout dire, j’ai du mal à y croire, ce n’est pas ce que me dit mon ressenti. Mais je considère ceci comme une preuve scientifique et en prends acte… avec un doute raisonnable : il y a parfois des erreurs, et surtout, je lis que 2 à 8 % des malades ne développent en réalité pas d’anticorps. Question : comment s’en sortent-ils ?
Au même moment, je commence à sentir des répliques de mes symptômes. Elles ne viennent pas en vrac, mais par vagues : tous les 2 ou 3 jours, les séquelles changent, parfois conjonctivite, parfois toux, parfois écoulement nasal, parfois congestion nasale, parfois maux de gorge, voire des bronches, etc. En revanche, je n’ai jamais de fièvre au-delà de 37,7. Et la même curieuse particularité qu’initialement, la latéralité : je ne présente de troubles que du côté gauche.

28 décembre

Deux mois ont passé. Ces séquelles ne semblant pas se résorber, je me suis décidé à prendre un rendez-vous avec une généraliste, entre autres pour cette raison.
Je lui montre le rapport de l’unité d’urgence covid et je lui explique les séquelles bizarres qui ne veulent pas me lâcher.
Réponse immédiate : ce tableau ne laisse aucun doute sur le diagnostic covid ! Elle me rassure : sur 2 à 3 mois, ces séquelles ne sont pas préoccupantes.
Je ne suis donc pas un cas covid confirmé (par test), mais bien un cas covid diagnostiqué… 2 mois plus tard ! Un des nombreux cas, donc, passés sous les radars statistiques.
Sachant que la létalité est de l’ordre de 0,7 % (soit 1 décès pour 143 cas), on a une idée de leur nombre pour chaque région ou pays en multipliant le nombre de décès (sauf exception, moins sous-estimé[1] que le nombre de cas) par 143. Ainsi, 72 % des cas seraient ignorés en France, 74 % en Colombie, 80 % en Italie. Certes, beaucoup moins de ces cas sont létaux : quid alors du taux de létalité ? Mais s'il est plus faible, il y aurait encore plus de cas ignorés ?…

Note

[1] En France, par exemple, les morts à domicile n’apparaissent pas dans les statistiques officielles. Mais la surmortalité constatée en 2020 [pour l'instant 46 000 morts] ne montre pas une sous-estimation très sensible du nombre de décès covid.

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