Carnets d'exil

C'est c' que pens' l'entraîneuse
Tandis que le marin
A posé sur ses reins
Une main à l'humeur baladeuse.
Ou je m' vois sur un' chaîne
Pleurant comme une mad'leine ;
Ce job, c'est un bon boulot
Surtout le lâch' pas, quand tu l' tiens !

Derrièr' c' putain de carreau
Cent chômeurs font l' poireau ;
Ce job, c'est un bon boulot
Surtout le lâch' pas, gard'-le bien !
J' pointerai pas au chômage
Avant trent' mille étages ;
Ce job, c'est un bon boulot
Surtout le lâch' pas, gard'-le bien !

Ainsi dit dans sa danse
Le laveur de carreaux
Des tours de la Défense
En fac' du soixantièm' niveau.
Suffit d' pas voir par terre
Faut r'garder qu’ le verre ;
Ce job, c'est un bon boulot
Surtout le lâch' pas, tiens-toi bien !

Je pourrais briquer l' zinc
Ou laver des carreaux ;
Ce job, c'est un bon boulot
Surtout le lâch' pas, gard'-le bien !
Faut savoir jouer gros
Pour pas crever de faim ;
Ce job, c'est un bon boulot
Surtout le lâch' pas, gard'-le bien !

Ainsi pense à sa panse
Parfois un musicien
Dans un orchestre de danse
Qui cuisine la soupe des gens bien.
Faut choisir frèr' negro :
Boxeur ou musicien :
Ce job, c'est un bon boulot
Surtout le lâch' pas, quand tu l' tiens !

Chanson de scène du spectacle Why
Musique : Georges Gershwin
Texte original : Ira Gershwin, Texte français : Dominique Sarr

Toulon, 12/06/78