Transports de Medellín, 27/11/16

Medellín est une ville-champignon : 50 000 habitants en 1900, 350 000 en 1950, 3,8 M en 2016. Une telle croissance se fait largement dans l’anarchie, et les comunas, « favelas » de Medellín, sont largement développées sans plan et sans contrôle. Ce peut être aussi la chance de mise en place d’infrastructures ultramodernes, comme c’est le cas des transports de la ville…

Medellín n’est pas dans la montagne, Medellín épouse la montagne : c’est un lac qui la gravit lentement au gré des vagues de paysans et de migrants qui s’y déposent.
Ceci situe la difficulté que représentent les transports de la seconde ville de Colombie. On se demande même comment les innombrables bus et taxis collectifs qui desservent les collines des banlieues et des comunas parviennent à s’engouffrer et se faufiler dans leurs rues sinueuses.

Transports à Santo–Domingo Pavio, Medellín, novembre 2016

Mais à côté de ce maquis de moyens de transport commun à toutes les villes du sud, un remarquable système intégré de transport massif (SITM) structure la ville. C’est un peu un cas d’école des métropoles d’Amérique latine, dont les solutions de transport frappent par leur modernisme et leur adaptation aux conditions locales.
À Medellín pas moins de 4 technologies sont associées au sein du SITM : 2 lignes de métro aérien (le seul de Colombie) depuis 1995 ; 2 lignes de tramway ; 2 lignes de metroplus (bus en site propre) ; 5 lignes de metrocable (téléphérique). Du transport de masse qu’est le métro aux téléphériques urbains épousant le relief des collines, on est frappé par l’adaptation à chaque situation que permet cette diversité.

Métro et tramway à San Antonio : le gigantisme, Medellín, novembre 2016

Le métro – le plus vétuste des 4, et déjà largement insuffisant aux heures de pointe – est caractérisé par son gigantisme. Pourquoi est-il si élevé et comment autant de tonnes de béton se justifient-elles ? Ceci limiterait-il les nuisances sonores ?
Pour les bus en site propre, après le système pionnier de Curitiba au Brésil, ils ont essaimé dans toute l’Amérique latine, comme à Recife, Ciudad de Guatemala, Cartagena ou Bogotá… Cela semble un système remarquablement intelligent, notamment pour son coût relativement réduit et parce qu’il autorise une grande souplesse : les bus peuvent circuler aussi bien sur les troncals en site propre que sur des routes alimentadoras non aménagées.

Station de métro… câble, Medellín, novembre 2016

Mais la curiosité de Medellín est bien sûr ses lignes de metrocable : ses 5 lignes et ses 15 stations en font le système le plus développé du monde. La vue qu’elles donnent sur la ville est magique. 4 de ses lignes sont strictement urbaines, la 5e permet de passer des 1 500 m de Medellín aux 2 400 m du parc forestier d’Arví.
Ce qu’ont en commun ces 4 systèmes de transport, c’est leur caractère pratique, qui contribue à faire de Medellín une ville agréable, à défaut de briller par son architecture : ils permettent aux Medellinenses de voyager avec le même billet dans tout le SITM et d’échapper aux bouchons de la ville.
Et pour ceux qui n’aiment pas les transports en commun, il reste l’EnCicla, le Vélib de Medellín…

Transport en commun, Medellín, novembre 2016

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