Vivre dans une guerre urbaine

Versión española abajo
Ce qui suit est un témoignage sur la guerre urbaine qui a ensanglanté la Comuna Trece (13e arrondissement) de Medellín en 2001 et 2002. C’est celui de Luciana et Santiago*, recueilli le 22/10/20 de 14 à 16 h, dans le quartier de Nuevos Conquistadores. Je leur ai demandé comment eux avaient vécu cette période. Je me suis contenté de l’ordonner, de le mettre en forme, de joindre leurs gestes à leurs mots, sans ni gommer ma position d’observateur ni interférer avec leur récit.

Luciana et Santiago sont frère et sœur. Ils ont vécu longtemps à Nuevos Conquistadores, qu’ils ont dû abandonner vers 1985 après que des éboulements ont détruit par deux fois leur maison. Ils y sont revenus l’un et l’autre vers 1993, y ont fondé des familles et y vivent toujours.
Au début**, il n’y avait que des gangs et des voyous à la Comuna 13, liés à la drogue ou à d’autres activités. Puis les miliciens sont arrivés et ont de fait dirigé la Comuna, les FARC tenaient le quartier Veinte de Julio, les Comandos Armados del Pueblo El Salado, et l’ELN et Juan XXIII.
Les miliciens imposaient une main de fer sur la Comuna, ils contrôlaient les passages, sans chercher à savoir s’ils avaient affaire à des femmes, des enfants, peu leur importait. Ils occupaient les rues, portaient le court (=revolver) d’un côté, le long (=fusil) de l’autre, et la lame dans le dos. Ils avaient deux sources de revenus : les bus (les chauffeurs devaient payer chaque jour une taxe, ni Santiago ni Luciana ne savent combien) et les séquestrations express (ils retenaient quelqu’un et, s’il était solvable, ne le relâchaient que quand la famille avait payé). Mais ils faisaient aussi des distributions, arrivaient avec un camion de nourriture ou d’électroménager et faisaient la répartition. Ils interdisaient le trafic de drogue : la drogue ne pouvait pas circuler. L’ELN et les CAP tuaient même les trafiquants s’il y en avait, les FARC non : ils les empêchaient d’agir, mais ne les tuaient pas. Les miliciens organisaient des fêtes (parche Pilsen — argot colombien, quelque chose comme bringue Kro…) où on allait soit parce qu’on le voulait, soit par peur : il valait mieux y aller…
Puis les paramilitaires sont arrivés, en 2000, ils se sont installés dans la montagne au-dessus des quartiers et ont commencé à se battre contre les miliciens. La situation est devenue terrible. Les FARC, l’ELN et les CAP se sont mis d’accord pour riposter , ils ont créé la Coordinación guerrillera Simón Bolivar.*** Et la police et l’armée aussi ont investi la Comuna pour déloger les subversifs.
Durant ces années, nous avons vécu un enfer. Les fusillades revenaient constamment, quasiment toutes les nuits, certaines nuits on ne pouvait pas fermer l’œil, la fusillade pouvait durer jusqu’à continuer le jour suivant. On ne pouvait pas travailler, les étudiants ne pouvaient pas étudier, il était impossible de se déplacer : on arrivait à travailler une journée quand il y avait un répit, et le lendemain c’était fini, on ne pouvait pas sortir. On avait faim : pas de travail, donc pas de revenus. Certains jours, aucun bus ne circulait et la police ou les paracos faisaient rentrer ceux qui voulaient se déplacer : « Personne ne sort ». Santiago et Luciana ne peuvent pas dire si c’était lors des opérations conjointes de l’armée, de la police et des paramilitaires : ils n’étaient pas informés de ces opérations.
Là-haut, El Corazón se transformait en un quartier fantôme, tout était fermé, les rues étaient vides, seuls les murs étaient couverts d’inscriptions.
Santiago et Luciana parlent incidemment, à divers moments, d’amis et de connaissances qui ont été tués, que ce soit par les miliciens, les paracos, la police ou l’armée. Ils montrent chaque fois dans des gestes spontanés la direction où ils vivaient et où ils ont été tués, tout près de là : un tel, le fils d’une telle, les deux fillettes qui ont été tuées dans la maison voisine de celle où ils avaient passé toute leur jeunesse.
Dans une chambre (nous sommes dans la maison qu’il habitait à son retour — il a depuis construit la sienne dans la parcelle voisine, juste au-dessous), Santiago montre une réparation du mur : celle faite pour combler l’impact de la balle qui a manqué de peu son cousin, alors qu’ils regardaient la télévision, parce que celui-ci venait juste de se lever. La balle venait d’en haut, elle a été tirée depuis la colline, elle est passée par l’espace entre le mur et le toit (les collines étaient en général tenues par les paramilitaires).
Dans la chambre voisine, celle de ses deux filles, il avait monté 4 piliers de briques pour placer une planche recouverte d’un matelas : on les faisait dormir en dessous pour les protéger des balles perdues.
Quelques maisons plus loin, Luciana montre l’impact de la balle qui a blessé son mari le 21 mai 2002 (donc lors de l’opération Mariscal), alors qu’il ouvrait la porte de sa maison. Elle a été tirée puis la colline, dans la même zone, a été détournée par une gouttière, a traversé le chambranle métallique et a fait éclater la porte : ce sont les éclats de bois qui l’ont blessé au bras et au côté, il a fait 3 mois d’hôpital.
Des deux côtés, les groupes armés essayaient d’enrôler des jeunes, et s’ils refusaient ou si les familles s’y opposaient, menaçaient de les tuer.
Sur le passage, ils me montrent l’impact réparé dans le mur de soutènement de la colline, largement ouvert par un le tir d’obus d’un char lors de l’opération Órion (16 et 17 octobre 2002). Le char était sur la colline, à l’emplacement où se dresse aujourd’hui la tour d’une antenne-relais. Au même endroit, alors qu’il allait acheter les arepas (galettes de maïs) de son petit déjeuner, il a vu un jour surgir 5 policiers qui descendaient de la colline. L’un d’eux l’a violemment poussé du canon de son fusil dans le ventre, au point de lui couper le souffle. « Qui es-tu, tu es un guérillero ? » l’a-t-il brutalement accusé. Santiago a répondu qu’il allait juste acheter ses arepas. Il a dû la vie à sa vendeuse, qui a confirmé ce qu’il disait.
Tout près de là, d’un petit terre-plein, on voit tous les alentours, et juste en face, les hauts de El Salado, au dos desquels se trouve la Escombrera (la décharge), où les miliciens et les paramilitaires venaient se débarrasser des corps des victimes, quand on ne les retrouvait pas au milieu d’une rue.
On pouvait mourir comme ça, pour rien, pour une mauvaise réponse. On demandait à un homme en armes « Qui vous êtes, vous ? » et on était abattu. Il y avait notamment un policier particulièrement sauvage, un assassin, il tuait pour un oui ou pour un non. Pour eux, si on était là, c’est qu’on était milicien.
Les paracos ont retourné certains miliciens (ils avaient aussi infiltré les groupes armés) : ils payaient beaucoup mieux que la guérilla. Ils avaient beaucoup plus de moyens. D’où venait l’argent ? La réponse fuse, unanime : Uribe, c’est Álvaro Uribe (président de 2002 à 2010) et le gouvernement qui finançaient les paramilitaires.****
L’opération Órion a débuté à 3 heures du matin : l’armée, la police et les paracos ont pris position sur les collines encerclant la Comuna 13 avec des tanks. Ils ont établi 4 anneaux de sécurité, distants de quelques dizaines de mètres, pour empêcher les miliciens de s’exfiltrer et, à 9 heures, ont commencé à descendre et à quadriller tous les quartiers. C’était un cauchemar, tout le monde était terrorisé : les tirs de fusil, les francs-tireurs, les tirs de canon, les salves de mitrailleuses .30 ou .50 tirées depuis les hélicoptères Black Hawk. Les miliciens ripostaient : ils tiraient même sur les hélicoptères, qui mitraillaient en essayant de viser d’où partaient les tirs. La population tendait des drapeaux blancs sur les terrasses ou aux fenêtres, les tirs s’arrêtaient quelques minutes, puis reprenaient. On arrêtait tous ceux qui étaient dénoncés et on les emmenait à la « Cathédrale », l’ancienne prison de Pablo Escobar à Envigado.
Les paracos ont voulu enrôler Santiago. Ils lui ont proposé 500 000 pesos (le salaire minimum pouvait alors être de 300 000 – 309 000 après vérification). Il a refusé, n’ayant jamais voulu se mêler du conflit armé, ni pour un camp, ni pour un autre. Durant des semaines, il n’a pas pu se montrer à El Corazón, le commandant des paracos voulait le faire descendre parce qu’il avait refusé d’être enrôlé.
Mais le plus dur n’a pas été Orion, le plus dur, c’était avant : il y a eu 1 500 morts.
Après Órion, il y a eu une bonne période, une période de tranquillité, qui a duré un an ou deux, après quoi les gangs sont revenus et ont de nouveau sévi. Et quand on appelait pour un travail en ville, le patron demandait notre adresse, et à peine avait-on répondu « San Javier », c’était non : « On n’a rien pour vous. » Pour eux aussi, si on était de la Comuna 13, on était milicien…

* Les noms ont été changés.
** NDR. Pour confirmer et expliciter les dates, voici le découpage temporel des conflits politico-militaires de la Comuna 13 proposé par le Groupe de mémoire historique de la Commission nationale pour la réparation et la réconciliation, dans Desplazamiento forzado en la comuna 13: La huella invisible de la guerra (Luz Amparo Sánchez y al. - 2011) :
– Avant 1985 : la Comuna 13, où les pouvoirs publics sont très peu présents, encore largement occupée par les invasiones (bidonvilles), est disputée par des bandes rivales de narcotrafiquants et de voyous ;
– De 1985 à 2000 : les miliciens nettoient la Comuna de la drogue et de ses trafiquants, des voleurs… et imposent leur loi, non sans recourir eux-mêmes de plus en plus au racket, aux séquestrations… ;
– De 2001 à 2003 : l’arrivée de la force publique et des paramilitaires déclenche dans la Comuna une guerre urbaine terrible, où ils finissent par triompher avec l’Opération Órion, l’État laissant de fait le contrôle du territoire aux paramilitaires. (…)
*** La CGSB était un organisme de coordination nationale et a fonctionné de 1990 à 1994.
**** Les travaux sur la paraéconomíe ne font pas état de financement gouvernemental des paramilitaires. Ils insistent sur les entreprises privées, les propriétaires terriens, les éleveurs (dont les Uribe font partie), les multinationales comme la Chiquita Brands International, et la drogue (cf. Mauricio Romero Vidal, La economía de los paramilitares : redes de corrupción, negocios y política, Radom House Mondadori, Bogotá, 2011). Les Uribe sont en revanche directement impliqués et poursuivis pour leur proximité avec les paramilitaires dans la parapolitique.

Versión española

Vivir en una guerra urbana

Lo siguiente es un testimonio sobre la guerra urbana que desangró la Comuna Trece de Medellín en 2001 y 2002. Es el de Luciana y Santiago*****, recogido el 22/10/20 de las 2 a las 4 p.m. en el barrio de Nuevos Conquistadores. Les pregunté cómo habían vivido este período. Simplemente lo ordené, le di forma, uní sus gestos a sus palabras, sin borrar mi posición de observador ni interferir en su narración.
Luciana y Santiago son hermano y hermana. Vivieron durante mucho tiempo en Nuevos Conquistadores, que tuvieron que abandonar alrededor de 1985 después de que derrumbes destruyeran su casa dos veces. Ambos regresaron a Nuevos Conquistadores alrededor de 1993, formaron familias y aún viven allí.
Al principio******, en la Comuna 13 sólo había bandas y matones vinculados a la droga u otras actividades. Luego llegaron las milicias y dirigieron efectivamente la Comuna, las FARC tenían el barrio Veinte de Julio, los Comandos Armados del Pueblo El Salado, y el ELN Juan XXIII.
Los milicianos impusieron un puño de hierro en la Comuna, controlaban los pasajes con dureza, sin que le importaba que se tratara de mujeres o niños. Ocuparon las calles, llevando el corto (=revólver) por un lado, el largo (=fusil) por el otro, y la cuchilla atrás. Tenían dos fuentes de ingresos: los buses (los conductores tenían que pagar un impuesto diario, ni Santiago ni Luciana saben cuánto) y los secuestros expresos (detendrían a alguien y, si era solvente, sólo lo liberarían cuando la familia hubiera pagado). Pero también hacían distribuciones, llegando con un camión de comida o electrodomésticos y haciendo la distribución. Prohibieron el tráfico de drogas: las drogas no podían circular. El ELN y los CAP incluso mataron a los traficantes si había, pero no a las FARC: les impidieron actuar, pero no los mataron. La milicia organizaba fiestas (los parches Pilsen) donde uno iba porque quería o por miedo: era mejor ir...
Luego llegaron los paramilitares, en el 2000, se establecieron en las montañas arriba de los barrios y comenzaron a luchar contra las milicias. La situación se volvió terrible. Las FARC, el ELN y el CAP acordaron luchar contra los paracos, crearon la Coordinación Guerrillera Simón Bolívar.******* Y la policía y el ejército también se apoderaron de la Comuna para desalojar a los subversivos.
Durante esos años, pasamos por un infierno. Los disparos volvían constantemente, casi todas las noches, algunas noches nunca podíamos dormir, el rodaje podía continuar hasta el día siguiente. No se podía trabajar, los estudiantes no podían estudiar, no se podía moverse: un día se trabajaba cuando había un descanso, y al día siguiente empezaba otra vez, no se podía salir. Teníamos hambre: sin trabajo, no hay ingresos. Algunos días no había buses y la policía o los paracos no dejaban salir a los que querían viajar: "Nadie no sale". Santiago y Luciana no pueden decir si eso fue durante las operaciones conjuntas del ejército, la policía y los paramilitares: no estaban informados de estas operaciones.
Allí arriba, El Corazón se convertía en un pueblo fantasma, todo estaba cerrado, las calles estaban vacías, sólo las paredes estaban cubiertas de inscripciones.
Santiago y Luciana hablan incidentalmente, en varias ocasiones, de amigos y conocidos que han sido asesinados, ya sea por la milicia, los paracos, la policía o el ejército. Cada vez muestran en gestos espontáneos la dirección donde vivían y donde fueron asesinados, cerca: fulano, el hijo de fulano, las dos niñas que fueron asesinadas en la casa vecina a la casa donde pasaron su juventud…
En una habitación (estamos en la casa en la que vivía cuando regresó - desde entonces construyó la suya propia en la parcela justo debajo), Santiago muestra una reparación de la pared: la que se hizo para compensar el impacto de la bala que no alcanzó a su primo, mientras veían la televisión, porque él se acababa de levantar. La bala vino de arriba, fue disparada desde la colina, atravesó el espacio entre la pared y el techo (las colinas solían estar en manos de los paramilitares).
En la habitación de al lado, la de sus dos hijas, había hecho 4 pilares de ladrillo para colocar una tabla cubierta con un colchón: se les hacía dormir debajo para protegerlas de las balas perdidas.
Unas casas más adelante, Luciana muestra el impacto de la bala que hirió a su marido el 21 de mayo de 2002 (por lo tanto, durante la Operación Mariscal), cuando él abriera la puerta de la casa. Se disparó desde la colina, en la misma zona, fue desviada por una cuneta, atravesó el marco metálico y rompió la puerta: fueron las astillas de madera las que le hirieron el brazo y el costado, estuvo 3 meses en el hospital.
En ambos lados, los grupos armados trataron de reclutar jóvenes y si se negaban o si las familias se oponían, amenazaban con matarlos.
En el sendero en viaducto arriba, cuando Santiago fuera a comprar las arepas de su desayuno, vio a 5 policías bajando de la colina un día. Uno de ellos lo empujó violentamente el cañón de su rifle en su vientre, hasta el punto de dejarle sin aliento. "¿Quien eres, eres un guerrillero ?" lo acusó brutalmente. Santiago respondió que sólo iba a comprar sus arepas. Le debó su vida a su vendedora, que confirmó lo que decía. En el mismo lugar, me muestran el impacto reparado en el muro de contención de la colina, ampliamente abierto por el obús de un tanque durante la Operación Órion (16 y 17 de octubre de 2002). El tanque estaba en la colina, donde ahora se encuentra la torre de una antena de retransmisión.
Cerca, en una pequeña terraza, se puede ver todo el entorno, y justo enfrente, los altos de El Salado, en cuya parte trasera se encuentra la Escombrera, donde los milicianos y paramilitares solían deshacerse de los cuerpos de sus víctimas, cuando ellas no se encontraban en medio de una calle.
Uno podía morir así, por nada, por una respuesta equivocada. A un hombre con un arma se le preguntaba: "¿Tú, quién eres?" y lo dispararía. Había un policía particularmente salvaje, un asesino, mataba por un sí o un no. Para ellos, si estábamos acá, era porque éramos milicianos.
Los paracos se ganaron a algunos milicianos (también se habían infiltrado en sus grupos): pagaban mucho más que los guerrilleros. Tenían muchos más recursos. ¿De dónde venía la plata? La respuesta es unánime: Uribe. Fueron Álvaro Uribe (presidente de 2002 a 2010) y el gobierno que financió a los paramilitares.********
La operación Órion comenzó a las 3 a.m.: el ejército, la policía y los paracos tomaron posición en las colinas que rodean la Comuna 13 con tanques. Establecieron 4 anillos de seguridad, a unas pocas decenas de metros de distancia, para evitar que los milicianos se exfiltren y, a las 9 de la mañana, comenzaron a descender y a revisar todos los barrios. Fue una pesadilla, todos estaban aterrorizados: disparos de rifles, francotiradores, cañones, salvas de ametralladoras de .30 o .50 desde helicópteros Black Hawk. Los milicianos disparaban de vuelta, incluso a los helicópteros que los ametrallaban, tratando de apuntar al lugar de donde provenía el fuego. La población ponía banderas blancas en las terrazas o en las ventanas, los disparos se podían detener por unos minutos y luego se reanudaban. Todos los denunciados fueron arrestados y llevados a la "Catedral", la prisión de Envigado.
Los paracos trataron de reclutar a Santiago. Le ofrecieron pesos de 500 000 (el salario mínimo podría ser entonces 300 000 - 309 000 después de verificar). Se negó, ya que nunca quiso involucrarse en el conflicto armado, ni por un lado ni por otro. Durante semanas no pudo presentarse en El Corazón, el comandante de los paracos quiso dispararle porque se había negado a ser reclutado.
Pero el tiempo más difícil no fue Orión, el tiempo más difícil fue antes: hubo 1 500 muertos.
Después de Órion, hubo un buen período, un período de tranquilidad, que duró un año o dos, después de que volvieron las bandas y reocuparon el territorio. Y cuando pedíamos un trabajo en la ciudad, el empleador nos pedía nuestra dirección, y tan pronto como contestábamos " San Javier ", era No: "No hay nada para ti". Para ellos también, si eras de la Comuna 13, eras un miliciano...

***** Los nombres fueron cambiados.
****** NDR. Para confirmar y aclarar las fechas, aquí está el desglose temporal de los conflictos político-militares en la Comuna 13 propuesto por el Grupo de Memoria Histórica de la Comisión Nacional de Reparación y Reconciliación en (Luz Amparo Sánchez y al. - 2011):
- Antes de 1985: la Comuna 13, donde el gobierno tiene muy poca presencia, todavía ocupada en gran parte por las invasiones, es disputada por bandas rivales de narcotraficantes y delincuentes;
- De 1985 a 2000: las milicias y guerrilla limpian la Comuna de drogas y sus traficantes, ladrones... e impone su ley, no sin recurrir cada vez más a extorsiones y secuestros...;
- De 2001 a 2003: la llegada de la fuerza pública y los paramilitares desencadena una terrible guerra urbana en la Comuna, donde terminan triunfando con la Operación Órion, dejando de facto el control del territorio a los paramilitares.
******** La CGSB fue un órgano de coordinación nacional y funcionó de 1990 a 1994.
********* Los estudios sobre la paraeconomía no mencionan la financiación gubernamental de los paramilitares. Insisten en las empresas privadas, los terratenientes, los ganadores (de los que forman parte los Uribe), las multinacionales como la Chiquita Brands International, y la droga (véase Mauricio Romero Vidal, La economía de los paramilitares: redes de corrupción, negocios y política, Radom House Mondadori, Bogotá, 2011). Los Uribe, sin embargo, están directamente involucrados y procesados por su proximidad a los paramilitares en la parapolítica.

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