Boulevard de l'habitude

Sur le boul’vard de l'habitude
Roule un carrosse au pavé sourd
Et bien qu'ell’ taise les préludes
L'oreill’ du temps l'entend toujours.

Hanter sans fin l'huis du malheur
Chaque heur’ frémir comme un tambour
Sa peau résonnant de frayeur
Et chaque heur’ lui dire bonjour.

Parfois y pass’ femme du froid
Un’ petit’ fille de Latude
Qui traîne à l'aube de son bas
Tout’s les prisons d’ la solitude
Tout’s les prisons d’ la solitude.

Est-ce le lot des communiants
Vestiges déjà de la mort
Qui procèdent d'un pas pesant
Vers un destin qu'ils jouent au sort ?

Sunset boul’vard jett’ plus un feu
Ses étoil’s se noient dans la brume
Quels noms ont gravé cet adieu
Sur le trottoir de l'habitude.

L'eau file à l'eau dans un soupir
Au pont des fleurs se cueille un cœur
Et si l'eau s'ennuie à loisir
Tu connais ce refrain par cœur
Tu connais ce refrain par cœur.

Me regard’ plus comm' ce vieux chien
Qui crèv’ sur son carré d' bitume
J’ pourrais encor’ crier qu’ j'ai faim
Et croire encore aux clairs de lune.

Tu voudrais briser tout’s les glaces
Tu pars jamais où tout se passe
De l'envers du miroir d’ la rue
Tu jett’s jamais que l' verre perdu.

La peau d' la vie colle à ma peau
Joue-t-ell' le cours de la fortune
En masque, aux dés ou au pipeau
Sur ces allées sans habitude
Sur ces allées sans habitude.

Creil, 18/04/1981

Paroles et musique : Dominique Sarr

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