Des goûts et des couleurs, 14/08/16

« Si nous ne sommes pas nos couleurs, nos arômes, notre peuple, que sommes-nous ? Rien. » Frida Kahlo.

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Au Mexique, on adore les couleurs. Pétantes. Tout a commencé comme ça : les Mayas, entre autres, mettaient des couleurs partout.

Codex Vindobonensis (1518), Musée d’anthropologie, Xalapa, août 2016

D’ailleurs, c’est exactement avec ces couleurs-ci qu’il faut imaginer leurs temples et leurs pyramides, dont la pierre nue nous fascine aujourd’hui :

Codex, probablement maya, Musée d’histoire de Chapultepec, Ciudad de México, août 2016

La couleur est partout, même dans des endroits assez inattendus…

Cimetière de Coyoacán, Ciudad de México, août 2016

Le problème, c’est qu’en général, ça se mange…

Dorilacos, nachos, charros… bois de Chapultepec, Ciudad de México, août 2016

Sous toutes les formes, comme la barbe à papa…

Barbe à papa, bois de Chapultepec, Ciudad de México, août 2016

Enfin c’est supposé se manger, là, je ne sais pas comment on y arrive :

Au dessert : gélatine, supermarché, Culhuacan, Ciudad de México, août 2016

Même les fruits s’y mettent.

Cocktails de fruits, bois de Chapultepec, Ciudad de México, août 2016

Et quand ça ne se mange pas, ça se boit.

Cocktails de fruits, bois de Chapultepec, Ciudad de México, août 2016

Ça non, ça ne se mange pas, c’est un sac à base d'arpillera (sorte de panneau de patchwork latino).

Arpillera, Boutique du musée d’histoire, Chapultepec, Ciudad de México, août 2016

Et, je suppose, ça non plus :

Illuminations de la cathédrale de Puebla, exposition photo Chapultepec, Ciudad de México, août 2016

Il est vrai que pour ça, il suffisait d’aller à Amiens…

Cathédrale d’Amiens, août 2014

J’ai gardé l’incontestable pour la fin. Frida Kahlo a peint beaucoup d'autoportraits douloureux et hauts en couleur ; elle a été jusqu’à peindre sa palette…

"Palette de couleurs", Frida Kahlo (~1928), Musée Frida Kahlo, Coyoacán, Ciudad de México, août 2016

… Et à la définir en parallèle dans son journal :
« J’essaierai des crayons taillés au point infini qui regarde toujours de l’avant :
Le vert : lumière tiède et bonne.
Pourpre : aztèque. TLAPALI*, vieux sang de figue de barbarie, le plus vif et le plus ancien.
(Café :) couleur de mole**, de feuille morte, terre.
(Jaune :) folie, maladie, peur, partie du soleil et de la joie.
(Bleu :) électricité et pureté, amour.
(Noir :) rien n’est noir, réellement rien.
(Vert :) feuilles, tristesse, science, toute l’Allemagne est de cette couleur.
(Jaune :) plus de folie et de mystère, tous les fantômes portent des vêtements de cette couleur ou, du moins, leurs sous-vêtements.
(Turquoise :) couleur des mauvaises nouvelles et des bonnes affaires.
(Bleu marine :) distance. La tendresse peut aussi être de cette couleur.
(rouge :) sang ? en fait, qui sait ? »***

* tlapali : tradition picturale huaxtèque utilisant notamment beaucoup cette couleur. Au Mexique, une tlapalería est l'équivalent littéral du marchand de couleurs parisien (droguerie)...
** mole : sauces mexicaines à base de piment et/ou de chocolat, et les plats accompagnés de ces sauces
** Musée Frida Kahlo, Coyoacán, Ciudad de México

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