Mon covid, 3
Par Dominique Sarr le 04/04/2021, 19:21 - Chronique - Lien permanent
Aujourd’hui, 4 avril, soit plus de 5 mois après la contagion, mon covid me tient encore une charmante compagnie…
Les séquelles n’ont pas disparu, elles ne fléchissent pas, tendant même à devenir plus sensibles. Les séquelles, ce sont toujours les sinus bouchés, notamment quand je suis allongé, penché, ou la nuit, de la fatigue et de l'essoufflement rapide en cas d'effort, avec parfois un léger flux nasal, et parfois le retour d’un goût et d’une odeur infects dans la bouche et le nez.
Or, le 4 février, je ressens brutalement un trouble très désagréable de l’oreille gauche : chute de l’audition et sons déformés comme par une caisse de réverbération, voire retardés par rapport à l’oreille droite. C’est aussi désagréable que préoccupant : je l’attribue à une évolution soudaine de la maladie de Ménière, qui touche cette même oreille et pour laquelle je suis suivi.
À mon rendez-vous suivant chez l’otologue, surprise : je suis son 5e patient covid à présenter ce trouble, et celui-ci n’est pas lié à Ménière. Au bout d’un mois, en 3 ou 4 jours, il a disparu sans traitement, presque aussi vite qu’il était venu…
Je vois depuis que des cas de cochléite sont effectivement associés au covid, parfois révélateurs de neurosyphilis[1]. Indice de plus que le SARS-Covid-2 reste, ou peut rester, dormant dans le cerveau (auquel l’oreille interne est directement connectée), comme le virus du zona.
Malheureusement, à ces séquelles persistantes, s’est ajouté ce qui ressemble fort à une rechute ou une recontamination : j’ai achevé aujourd'hui un nouvel isolement de 14 jours. L'important est d'en être sorti…
Selon les études, les covids longs toucheraient entre 10 et 76 % des personnes contaminées. Je suppose avoir rejoint le club, même si le mien est moins invalidant que d'autres[2].[3]
Notes
[1] Voir Surdité brusque et SARS-CoV-2 : une infection peut en cacher une autre./
[2] L’énigme des Covid longs, et ce « brouillard cérébral » qui empêche de vivre normalement
[3] PS. Ça s'arrose : ceci est la centième chronique des Carnets d'exil…